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Le Soulier Voyageur
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27 octobre 2009

La Voie des Marais revisitée

La Voie des Marais, aimable randonnée se déroulant normalement sur le sentier facile des ramiers, entre Beauzelle et Blagnac (Hte Garonne), env. 12 km.

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Plus tumultueuses que les eaux du rio Grande...

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Plus redoutables que les marais d'Amazonie...

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Des plantes carnivores omniprésentes...

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Des insectes tueurs...

Frelon_d__Asie

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Aux Quinze Sols

 

Une paisible randonnée aux Quinze Sols qui, sans le sang-froid légendaire de chacun des participants - tous membres de l’ACCM - aurait pu tourner au cauchemar. Rassurons les familles : on ne déplora ni perte ni blessés.

 

  Nous avons connu la fuite éperdue dans les forêts humides aux crocodiles mangeurs d'hommes, passé les flots tempétueux habités du rongetibia, sur des ponts sans âge dévorés des mousses. Et, survivants des épais torrents d’insectes géants à l’œil de flamme, dont la carapace de bronze sonne du tocsin de leurs victimes, nous avons vu l’indicible : ces êtres de terreur, dont la pince se riait des barrières d’acier, ouvraient les rares automobiles comme simple conserve, dévorant leur contenu dans des flots de sang, sous l’ignoble cliquetis de leurs noires mandibules.

Repoussés dans les eaux que l’armée de ces monstres, par chance, semblait craindre, c’est dans la boue immonde aux émanations pestilentielles des marais putréfiés, nos jambes sanguinolentes hérissées de la terrible sangsue verte, que s’est produit l’impensable : l’attaque aérienne des drones !

Ces redoutables engins supersoniques, aux mains de pilotes iconoclastes nous précipitaient sans cesse au sol de leurs piqués sans fin, dans le rugissement infernal des moteurs. Nous ne pûmes trouver le salut que sous les hautes frondaisons de l’île Sauvage, que des restes de passerelle nous permirent d’atteindre, chargés de la boue impure des sillons !

Mais sous le couvert des arbres géants, enfin délaissés par la chasse aérienne qui renonçait, c’est à notre insu que les plus terrifiantes des lianes carnivores guettaient notre venue, silencieuses, nous laissant nous enfoncer au plus profond du noir labyrinthe des forêts de l’île.

L’île, pourtant méconnue des cartes de renom, semblait immensément grande ; de longues et exténuantes heures de marche, dans un entrelacs de plantes urticantes inconnues, ne montraient aucune trace de civilisation. Aucune bête, aucun oiseau ne semblait vivre ici. Et c’est les bras et le visage couverts de purulentes plaques violacées que, soudain, nous débouchâmes dans une curieuse clairière au sol nu, et soufflâmes un peu. L’aiguille de la boussole –étanche et antichoc - tirée du pantalon en loques d’un des membres encore valides de l’expédition, tournait sur elle-même dans une danse folle, pis que ventilateur, sous nos yeux rougis et effarés.

Nous nous adressâmes des regards affligés de lassitude et c’est alors que, d’un commun accord et voyant l’heure tardive, nous décidâmes de rentrer, éclaboussés et heureux !

 

JCP 271009

 

Note de l’auteur :

Le récit de cette banale randonnée, écrit à la demande expresse de Jeannot, lui est dédié – ainsi qu’à tous les aventuriers de l’impossible, ces hommes d’exception qui ont fait, et qui font toujours, la légendaire renommée de l’ACCM.

 

Autre note de l’auteur :

Une suite à cet incroyable récit, portant le titre original de « L’Île Mystérieuse », et mettant en scène les redoutables lianes carnivores évoquées plus haut est à l’étude...

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