(Rencontrant une certaine fréquentation, cet article à été réactualisé)
Cet article n'a d’autre prétention que venir en aide aux amateurs cultivateurs/trices de courges et courgettes déçus par une production modeste.
Les images montrent ici la Doubeurre ou Butternut, mais ces lignes valent pour toute variété de courge ou de courgette, leur mode de fructification étant identique. (Si nombreuses aujourd'hui, les personnes pressées peuvent aller directement à : "L'opération consiste à" à la fin de ce chapitre.)
Les courges présentent en effet un processus de reproduction pouvant se montrer inopérant en cas d'intempéries persistantes ou d'absence d'insectes pollinisateurs. Le pied portant fleurs mâles et femelles distinctes, et les fleurs mâles ne s'ouvrant que quelques heures à peine en matinée pour se refermer définitivement, l'absence d'éléments pollinisateurs peut faire avorter certains fruits, qui ne se développent pas et pourrissent. On peut même ne pas s'en apercevoir sous l'abondante végétation typique des courges.
Aussi est-il bon de connaître la morphologie des fleurs, pour une aide à la pollinisation en cas de forte pluie, d'absence de vent ou d'insectes.
De plus, par un caprice de la plante, les premières fleurs apparaissant, malgré leur nombre, sont uniquement mâles, ceci durant une bonne vingtaine de jours avant l'apparition des femelles, ce qui peut alarmer le néophyte. Cette première floraison exclusivement mâle (de quelques heures à peine comme il a été dit) semblerait inutile. Les premières fleurs femelles paraissent en bout de tige au terme d'une croissance de celle-ci égale à plusieurs mètres (constaté sur Butternut) - pas avant.
Selon les conditions météo, une observation suivie peut donc s'avérer utile afin de polliniser à la main au moment opportun. De grande taille chez les courges, les fleurs et leurs organes reproducteurs sont aisément manipulables - loupe et pincettes inutiles.
L’opération consiste à cueillir une fleur mâle, la dépouiller de ses pétales, et venir frotter son étamine sur la partie reproductrice (pistil) de la fleur femelle, y déposant du pollen. Ce qui se fait aisément, et garantit une production optimale – « optifemelle » pour les féministes.
Aussi simple que cela.
Peu s’y abandonneront - les temps s‘y opposent tant, si prompts à détourner la beauté vers le mercantile - : émerveillons-nous silencieux devant la Nature, tout aussi présente dans notre minuscule jardin qu'à l'autre "bout" de la planète.
Fleurs mâles
Les fleurs mâles sont dressées sur tige.
Fleurs femelles
Pistil multiple pour la fleur femelle
La fleur pollinisée se flétrit
Les fleurs femelles sont au contraire à même le sol. Noter la courge en puissance qui, fleur à son extrémité non fécondée, péricliterait. Un carreau de céramique ou toute autre protection est bienvenue pour éviter le pourrissement de la Butternut en l’isolant du sol (voir image précédente). Les autres courges sont moins délicates.
Noter qu'on peut tailler les tiges trop envahissantes. Butternut : les laisser croître à deux bons mètres, et tailler à quatre ou cinq feuilles, d'où elles se ramifieront.
Premières promesses de butternuts à 4 mètres de distance de la base du pied. (Former - délicatement - la tige en zigzag au fur et à mesure de sa croissance si l'on ne dispose pas d'une hectare !)
Pollinisation par intervention humaine (image ci-dessous) : frotter l'étamine mâle (jaune, unique pour la courge) sur le pistil femelle (orangé, multiple pour la courge) pour y déposer du pollen.
Noter qu'il est possible de féconder une fleur femelle avec l’étamine mâle d'une autre variété de courge. Le fruit obtenu sera conforme aux gênes de la fleur femelle, seules les graines obtenues donneront des plantes hybrides - aux fruits dignes ou non d'intérêt, il faut semer pour savoir. Qui a dit "cochon-dinde" ?
Généticiens amateurs en botanique, main à l'étamine, main au pistil !
Pour clore ici, face à ce mode reproductif distant, citons Paul Valéry : « Si le seul désir devait enfanter, que de naissances, que de naissances ! » (Nous ne saurons pas si ces mots lui furent inspirés par la contemplation des courges…)
12 Jours plus tard (11 08 19) :
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À quel moment cueillir ?
La maturité survient au terme de trois-quatre mois depuis le semis, si les conditions de croissance ont été normales (pas de ralentissement à la germination, ni par la suite du fait d'intempéries). La Butternut apprécie la chaleur et, on s'en apercevra à l'aspect de ses feuilles, un arrosage régulier.
D'abord rayées dans des tons verts et blancs comme sur l'image ci-dessus, les Butternuts passent progressivement à un beige-crème uni, se teintant ensuite d'orangé et devenant plus sombre à maturité complète.
Ci-dessous : la maturité est proche, remarquer le pédoncule qui commence juste à jaunir (3 septembre).
Il est temps de cueillir lorsque les feuilles flétrissent, puis jaunissent, et lorsque enfin le pédoncule du fruit (la queue) jaunit et change d'aspect ; il sèche et devient liégeux, comme les feuilles des arbres avant leur chute. Pour une bonne conservation du fruit (plusieurs mois, voire jusqu'au printemps dans une pièce non chauffée), couper au ras de la tige de la plante en conservant la plus grande longueur possible de ce pédoncule, tout en évitant de le meurtrir. À moins de les consommer rapidement, ne pas brutaliser les courges.
Pour la conservation, stocker les courges comme il a été dit (garage, pièce non chauffée), sans les empiler et en offrant le minimum de pression ponctuelle sur leur peau (un lit de paille ou d'une matière équivalente laissant passer l'air est l'idéal).
images à venir
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Je dis : - Faut les faire en soupe.
- Non, en purée, avec du Reblochon !
- Comme des frites, huile d'olive à la poêle, ail et persil, y a que ça !
- Absolument pas, au four gratinées, du beurre et rien d'autre !
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- Sorbet chantilly ?
Jyssépé