Au randonneur ambitieux
"L'Univers est infiniment vaste -
sauf peut-être dans les coins."
Hubert Lesélène
Cactus 2022
D'assez belles floraisons que la chaleur - excessive pour nous - favorise cette année.
Lobivia cardenasiana
Echinopsis subdenudata
Echinocereus rigidissimus pectinatus v. rubispinus
Echinopsis oxygona
Echinopsis
Echinocereus leninghausii
Echinopsis huascha
JCP
PRODIGIEUX CACTUS 2/2 : Sauvetage par bouturage
Cet article en deux volets (pour le moment) a pour but de montrer l'incroyable vivacité de cetains cactus, et leurs ressources prodigieuses lorsqu'on les croit sur le point de disparaître. Leur ennemi juré étant les longues périodes de pluie inconnues dans leur domaine d'origine - et bien présentes chez nous -, on veillera à les en protéger dès qu'on note la moindre faiblesse, bien qu'il soit souvent trop tard pour les sauver. Ce qui fut possible dans le cas présent.
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2/2 Sauvetage de deux cactus par bouturage
Suite aux pluies excessives de l'été 2021, ajoutées probablement à l'arrosage de trop au mauvais moment, ces deux cactus ont subi un début de pourrissement, repéré à leur couleur marron vaguement translucide et leurs tissus devenus mous sous la pression du doigt.
La tentative de sauvetage consiste à :
- Trancher immédiatement le cactus au-dessus du pot
- Découper le reste de la plante en rondelles de 15 à 20 mm. d'épaisseur et repérer haut et bas. Conserver évidemment l'extrémité si elle n'est pas atteinte.
- Laisser le tout sécher à l'abri de la pluie, la partie restée en pot en plein soleil, les rondelles à l'ombre 6 à 10 jours, de préférence à l'intérieur (limaces et escargots raffolent des cactus sans aiguillons...)
- Déposer rondelles et extrémité n'ayant pas pourri sur du substrat en veillant au sens haut et bas et arroser abondamment.
- N'arroser la partie du sujet restée en pot que s'il devait y avoir reprise (habituellement les chances sont minimes, mais...)
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Ci-dessous : les deux cactus concernés
Echinocereus roetteri
Echinocereus metornii
Deux images suivantes : les éléments conservés. Ceux présentant des traces trop importantes de pourriture ont été éliminés, d'autres l'ont été à terme. (02/08/2021)
Traces indiscutables de reprise pour l'Echinocereus roetteri (25/08/2021 soit 23 jours après). Noter que l'aspect de la partie basse de la plante ne laissait rien présager de bon.
Pas de taces de reprise - ni de pourrissement - pour les boutures demeurées saines
Traces identiques pour l'Echinocereus metornii (30/08/2021, soit 28 jours après). Noter la triste couleur de l'épiderme en pleine période de croissance.
Venue de l'intérieur des tissus, la pousse déchire l'épiderme. Peut-être peut-on "s'autoriser à penser" que les racines ont pourri (celles-ci disparaissent toujours en premier), et que le fragile souffle de vie a éclos sur des restes de tissus sains - qui peut-être génèreront de nouvelles racines...
Image prise 24 h après la précedente
Pour cette plante, seule la bouture d'extrémité a pu être conservée, les autres ayant pourri sous quelques jours. Des espoirs de racines vu la couleur de l'épiderme.
À suivre...
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PRODIGIEUX CACTUS 1/2 : Echinopsis subdenudata : increvable ?
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JCP
CACTUS : le bouturage
La reproduction des cactus, en jardin ou en pot, se fait de trois manières :
- Le semis de graines prélevées dans les fruits : très délicat et exigeant la maîtrise de nombreux critères. À utiliser si l'on désire obtenir de nombreux exemplaires, sachant que l'échec peut être total dès le moindre relâchement de la surveillance hygrométrie-température-ensoleillement/lumière artificielle. Pourriture foudroyante ou déssèchement sont les sanctions imparables.
- Par prélèvement de rejets (si le sujet en produit). Cette manière, la plus facile, permet d'obtenir des sujets de taille déjà intéressante fleurissant rapidement. Sauf erreur grossière, le succès de racinement est quasi-total. On laisse sécher le rejet quelques jours à l'ombre avant de le repiquer. Certains ont parfois même des racines (ci-dessous).
- Par bouturage classique. C'est l'objet de cet article. Rappelons que, contrairement aux autres plantes, la surface qui sera mise en contact avec la terre doit sécher pendant plusieurs jours à l'ombre avant la mise en place. La bouture est posée et non enterrée (des baguettes de maintien peuvent s'évérer nécessaires).
HISTORIQUE DE L'EXPÉRIENCE réalisée sur un Echinocereus triglochidiatus, cactus de montagne (jusqu'à 2.800 m.) quasi-increvable acceptant de très fortes gelées pour notre climat (-25°). Ceci à la condition de protéger la plante des pluies hivernales (ici sous avancée de toit avec substrat drainant).
Été 2016 : prélèvement sur la plante-mère d'un élément entier d'une vingtaine de centimètres coupé en deux éléments, dont une rondelle de deux à trois centimètres d'épaisseur, simplement posée sur du substrat classique cactus après séchage et arrosée avec parcimonie en plein soleil. L'autre partie, comprenant l'apex, a subi le même traitement (pas d'immersion dans le substrat, maintien par baguettes fichées dans le pot).
Rien de notable ne s'est produit pour les deux boutures avant l'année suivante, la rondelle ayant même bruni et séché - mais non pourri.
La plante-mère, âgée d'environ 25 ans (Hr. 40 cm.)
15 Juin 2017 : un signe de vie paraît sur la rondelle, l'attente d'une année entière n'a pas été vaine.
La croissance se poursuit
Et la pousse prend forme
Fin Juillet 2017
Juillet 2019 : deux colonnes
Juin 2020 : trois colonnes (la plus haute a éclaté, ce qui est assez courant lorsque les conditions de croissance sont bonnes).
Aspect de la rondelle de base prélevée en 2016 et racinée, aujourd'hui en 2020. Il n'est pas exclu qu'une quatrième colonne paraisse...
Été 2021 : la plante s'élève à 16 cm. pour cinq colonnes.
L'autre partie de la bouture, élevée en pot et placée en terre en 2019. Hauteur : 18 cm.